dimanche 21 janvier 2007

Instruction aux jurés des Cours d'Assises


La loi ne demande pas compte aux juges des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d'une preuve ; elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l'accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : "Avez-vous une intime conviction ?"

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A propos des assises

Lecteurs étudiants, ou futurs confrères, lisez, et relisez, les 3 excellents billets qu’a consacré à ce sujet EOLAS, “Petit vademecum à l'usage des jurés d'assises” ... Ce sont de petits chefs d’oeuvre et vous y apprendrez plus que dans la plupart des manuels !

http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2007/01/15

http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2007/01/16

http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2007/01/19/517-petit-vademecum-a-l-usage-des-jures-d-assises-3

outre:
http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php?2007/01/31/524-la-recusation-des-jures

http://maitre.eolas.free.fr/journal/tb.php?id=550&chk=jd3nsq

samedi 20 janvier 2007

Une fatwa au pays de Voltaire, par Dominique Dhombres

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Robert Redeker est ce professeur de philosophie qui a publié, le 19 septembre 2006 dans Le Figaro, une tribune dans laquelle il qualifie Mahomet de "chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame".

Du jour au lendemain, sa vie bascule. Il reçoit des menaces de mort et fait l'objet, sur un site islamiste crypté surveillé par la DST, d'une fatwa appelant à l'assassiner. Ce ne sont pas des propos en l'air : sa photo, son numéro de téléphone, son adresse personnelle et celle du lycée où il enseigne, près de Toulouse, accompagnent cette condamnation à mort.

Dès lors, comme jadis Salman Rushdie, Robert Redeker vit sous constante protection policière. Il doit sans cesse changer d'appartement, à ses propres frais. Des gendarmes veillent en permanence à sa sécurité. Quand il conduit sa voiture ou marche dans la rue, des inspecteurs des renseignements généraux l'accompagnent. Plus question, bien sûr, d'enseigner la philosophie.

"J'ai commencé une vie d'errance, une vie de SDF, de domicile en domicile, une vie cachée. Ce sont des choses difficiles à imaginer avant d'entrer dans ce tourbillon, explique-t-il..../...

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"Je suis, sans condition, solidaire de Robert Redeker, mais je suis en total désaccord avec le contenu de son article", disait Henri Pena-Ruiz. "Vous faites une lecture sélective des textes fondateurs du judaïsme, du christianisme et de l'islam. Vous ne citez du Coran, par exemple, que les textes qui vont dans le sens de la violence. Vous auriez pu tout aussi bien citer des textes de l'Ancien Testament qui vont dans le même sens", ajoutait ce philosophe, ardent défenseur de la laïcité.

Un vrai débat pouvait alors s'engager. Robert Redeker maintenait l'affirmation centrale contenue dans son article : le Coran est un livre d'une violence inouïe. Il croit également toujours que "Jésus est un maître d'amour, Mahomet un maître de haine". Ce dernier propos ne pouvait être accepté par l'écrivain Abdelwahab Meddeb. Ce dernier affirmait, lui aussi, sa solidarité avec Robert Redeker, tout en rappelant un autre visage, plus doux, du Prophète.

Les uns et les autres tombaient au moins d'accord sur une formule célèbre : "Je hais vos idées, mais je me ferais tuer pour que vous ayez le droit de les exprimer !" Ainsi parlait Voltaire.

jeudi 18 janvier 2007

La justice française face au négationnisme

Prison avec sursis pour Gollnisch
http://www.liberation.fr/actualite/societe/229418.FR.php

source LIBERATION.FR : jeudi 18 janvier 2007

Le numéro 2 du FN était poursuivi pour «contestation de l’existence de crime contre l’humanité par paroles» Par A.D. (avec agences)
LIBERATION.FR : jeudi 18 janvier 2007


«Je ne remet pas en cause les déportations ni les millions de morts des camps nazis» mais «quand à savoir la façon dont ces gens sont morts, ce débat doit avoir lieu». Ces propos, tenu par Bruno Gollnisch, lors d’une conférence de presse à Lyon le 11 octobre 2004, lui ont valu jeudi une condamnation de trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon. Cette sanction est assortie d’une amende de 55.000 euros, à répartir entre les neuf parties civiles.


Le jour de l’hommage rendu aux «Juste de France», le tribunal a en outre exigé du numéro deux du FN, récemment nommé à la tête du nouveau groupe d’extrême-droite au Parlement européen, qu’il finance la publication de ce jugement dans la presse.

.../...

Bruno Gollnisch n'a pas tardé à réagir à sa condamnation. Dans un communiqué, il a dénoncé «une grave dérive de la police de la pensée» et une «défaite de la liberté d'expression». «La loi du communiste Gayssot (qui date de 1990), censée protéger la mémoire, n'aboutit qu'à interdire toute discussion sur l'histoire», poursuit-il. Le numéro deux du FN fera «naturellement appel de ce jugement» car il estime que «rien n'est plus insupportable que l'injustice de la justice».

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La condamnation du député européen FN Bruno Gollnisch pour révisionnisme, fait suite à plusieurs décisions judiciaires concernant ce délit.


• 8 juillet 1981: le tribunal de Paris condamne Robert Faurisson, professeur de littérature à l'université de Lyon, à verser 1 franc symbolique à des associations d'anciens déportés, non pour sa négation du génocide des juifs mais pour manquement à un «devoir élémentaire de prudence» dans l'exposé de thèses de nature à choquer. Faurisson sera condamné à plusieurs reprises pour la répétition de son opinion. Le 11 janvier, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire visant ses propos tenus à la Conférence sur l'Holocauste, à Téhéran, les 11 et 12 décembre 2006.

• 12 janvier 1990: la cour d'appel de Rennes constate la prescription des poursuites menées contre Henri Roques, auteur d'une thèse de doctorat révisionniste à Nantes le 15 juin 1985, qui contestait les confessions du nazi Kurt Gerstein sur le fonctionnement des camps de la mort.

• 16 décembre 1998: le philosophe communiste Roger Garaudy est condamné à Paris à 9 mois d'emprisonnement avec sursis et près de 25.000 euros d'amende pour son livre Les mythes fondateurs de la politique israélienne (décembre 1995), dans lequel il conteste l'existence des chambres à gaz.

• 27 septembre 2000: Jean-Louis Berger, enseignant en Moselle, est condamné à un an d'emprisonnement avec sursis pour la négation de l'existence des chambres à gaz. La condamnation est annulée le 24 novembre 2001 en cassation car les poursuites ont été engagées alors que le dossier était prescrit.

• 25 juin 2003: l'universitaire Jean Plantin est condamné à 6 mois d'emprisonnement à Lyon pour l'édition de sa revue négationniste Akribeia, malgré l'interdiction liée à deux condamnations de 1999. Le 13 jan 2004, il obtient en justice le rétablissement de ses diplômes d'historien annulés par l'université.

• 9 juin 2004: Vincent Reynouard, auteur d'une cassette vidéo intitulée La tragédie d'Oradour-sur-Glane : 50 ans de mensonges officiels, est condamné à Limoges à deux ans d'emprisonnement dont six mois ferme, pour «apologie de crimes de guerre». La condamnation est annulée le 13 avril 2005 par la Cour de cassation qui déclare que le texte ne contient pas d'apologie.

• 13 juin 2005: le tribunal de Paris ordonne aux fournisseurs d'accès à internet d'empêcher l'accès des internautes français au site révisionniste Aaargh.

• 17 mai 2006: Georges Theil, ancien conseiller régional FN, est condamné à Lyon à six mois d'emprisonnement pour avoir évoqué «le fantasme» des chambres à gaz en 2004 dans une interview à TV8 Mont-Blanc. En 2001 et 2005, il avait été condamné à Limoges et Grenoble pour des faits semblables.

http://www.liberation.fr/actualite/societe/229415.FR.php

© Libération

mercredi 17 janvier 2007

la bêtise humaine n'a pas de frontière... hélas...


mercredi 17 janvier 2007, 17h11

Des gorilles du parc des Virunga mangés par les rebelles de Laurent Nkunda
DAKAR (AP) - Les rebelles de l'est du Congo-Kinshasa ont tué et mangé au moins deux gorilles des montagnes, ont annoncé mercredi les conservateurs du parc national des Virunga, disant craindre que d'autres de ces primates, membres d'une espèce en voie de disparition, aient subi le même sort.

Sur les quelque 700 gorilles des montagnes qu'on pense encore exister sur la planète, 380 vivent dans la chaîne de montagnes volcaniques qui s'étendent entre le Congo-Kinshasa, le Rwanda, et l'Ouganda, au milieu de cette Afrique centrale également en proie à la guerre et au chaos depuis de longues années.

Un cadavre de gorille démembré a été découvert mardi non loin d'un poste de garde-forestier du parc des Virunga, abandonné en raison d'attaques de la rébellion, selon le Fonds de protection pour l'Afrique, basé à Londres. Un autre gorille a été tué dans le même secteur le 5 janvier.

Les coupables seraient les hommes de Laurent Nkunda, l'ancien général passé à la rébellion à la tête de plusieurs milliers d'hommes, qui sévissent actuellement au Kivu.

Paulin Ngobobo, un des plus anciens gardiens du parc, a témoigné sur Internet de la découverte de ces cadavres: "le gorille avait été tué pour sa viande. Son nom était Karema, un gorille solitaire (...) suffisamment habitué à la présence humaine pour se laisser approcher et toucher". "Les gorilles qui restent sont extrêmement vulnérables", ajoute-t-il sur son blog.

Selon Robert Muir, de la société zoologique de Francfort, il faut faire comprendre à Nkunda et à ses hommes qu'il est "inexcusable" de tuer ces animaux qui sont un "patrimoine national et mondial d'une importance considérable".

Quant aux derniers hippopotames du Congo-Kinshasa, eux aussi vivant dans les Virunga, il sont également menacés d'extinction par les rebelles et autres miliciens: plus de 400 ont été tués l'année dernière pour leur viande. Il n'en reste plus que 900, contre 22.000 en 1998.

Depuis la guerre et le génocide au Rwanda en 1994, et les mouvements de population massifs qu'ils ont déclenché, le parc des Virunga est dévasté par les braconniers, la déforestation, sans compter les combattants et les affrontements. Depuis 1996, dans ce seul parc, 87 gardes forestiers ont été tués en service.

Sur le Net:

Le blog de Paulin Ngobobo:

http://www.wildlifedirect.org/gorillaprotection

AP

samedi 13 janvier 2007

à lire: Le Pingouin - Andreï Kourkov


Je dois à une future consoeur - ma stagiaire préférée! - d’avoir découvert un auteur...que j’ai adoré...

Andreï Kourkov est né en 1961 et vit à Kiev. Polyglotte – il parle 9 langues – gardien de prison à Odessa, emploi qui lui laisse le temps d’écrire…. Son premier roman, Le Pingouin, a remporté un succès international.

L’histoire est décapante... Victor Zolotarev a recueilli chez lui un pingouin que le zoo de Kiev, au bord de la faillite, n'avait plus les moyens de nourrir. Micha est comme tous les animaux grégaires: sans ses congénères, il est perdu, désorienté et plonge dans la neurasthénie. Dépressif, Victor l'est aussi. Journaliste au chômage, c'est à peine s'il a de quoi survivre. Et nourrir deux personnes n'est pas une mince affaire dans un pays déboulonné. Lorsqu'un patron de presse lui propose d'écrire des "petites croix", des nécrologies pour des personnalités pourtant encore en vie, Victor ne se pose aucune question et fonce. C'est un boulot tranquille et lucratif. Il rédige avec fougue des notices fleuries, jusqu'au jour où les "petites croix" se mettent à mourir, de plus en plus nombreuses.

S'agit-il de crimes commandés par la mafia ? De règlements de comptes politiques ? Malgré les ballets de limousines, les visites nocturnes dans son appartement, les enterrements somptueux où Micha parade, Victor reste le témoin passif d'un monde déboussolé et sans règles, où domine la loi du plus fort, métaphore de l'ex-Union soviétique.

Le Pingouin est un roman à suspense, qui manie avec légèreté l'humour tragique, fait de l'absurde une norme et du sordide un univers comique.

à découvrir absolument!


Le Pingouin - Andreï Kourkov
Auteur Andreï Kourkov
Traduction Nathalie Amargier
http://www.polemia.com/contenu.php?cat_id=43&iddoc=1181
http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=48178/idR=200

Message personnel à l’adorable jeune femme à qui je dois cette découverte:
• pardon de ne pas encore t’avoir rendu ce livre que tu m’as gentiment prêté!
• Ma seule excuse c’est de l’avoir relu et d’avoir voulu que mon épouse le lise!
• Promis je te le restitue lors de notre prochaine rencontre!

juin 2007 C'est fait !

à mes étudiants, et à ceux de l’EDAGO (C.R.F.P.A. de Rennes)


Liens utiles à connaitre pour se familiariser avec les univers "magistrat" et "avocat"



1) Absolument incontournable pour quiconque songe à la magistrature:

le site de l'ENM

http://www.enm.justice.fr/

+ ceux des 2 principaux syndicats de magistrats
à gauche
http://www.syndicat-magistrature.org/

plus conservateur
http://usm2000.free.fr/presentation.php3


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2) pour le barreau...

liens vers des sites que je suggère là aussi de visiter , au moins pour en connaître l'existence:


• celui du SAF (syndicat des avocats de france), syndicat marqué à gauche
http://www.lesaf.org/


• la CNA (confédération nationale des avocats) théoriquement apolitique mais en fait assez marqué à droite...
http://www.cna-avocats.com/


• en général, tout jeune avocat normalement constitué fait un tour à la FNUJA
http://www.fnuja.com/



• ne surtout pas confondre le CNB (conseil national des barreaux) qui
constitue la représentation nationale

http://www.cnb.avocat.fr/


• avec la CNBF (caisse nationale des barreaux français) qui gère les
retraites des avocats... et les cotisations durant la vie
professionnelle

http://www.cnbf.fr/

jeudi 11 janvier 2007

conseils de lecture


à lire cet ouvrage qui vient de paraitre


Le temps des Victimes
de Caroline Eliacheff, Daniel Soulez Larivière

Alors que notre société prône le culte du gagnant, la figure de la victime en est arrivée à occuper celle du héros. La médiatisation des catastrophes a révélé que l'unanimité compassionnelle était en train de devenir l'ultime expression du lien social. Et les demandes de réparation auprès des psychiatres et des juristes sont sans fin. Jusqu'où irons-nous dans cette « victimisation » généralisée ?

Caroline Eliacheff et Daniel Soulez Larivière croisent leurs expériences et leurs disciplines pour démonter et explorer ce courant qui a émergé dans les années 80 sur tous les fronts et se nourrit de l'idéal égalitaire et de l'individualisme démocratique. Ils dénoncent les dangers que nous fait courir ce primat du compassionnel et de l'émotionnel qui, parfois déjà, affecte l'intérêt des victimes et pourrait se retourner contre la société tout entière.

mercredi 10 janvier 2007

Le procureur général de la Cour de cassation veut couper le cordon entre le pouvoir et le parquet.



J'ai eu l'honneur et le plaisir d'avoir comme professeur Jean-Louis NADAL, à la lointaine époque où je pensais que ma vocation était la Magistrature.
J'en ai conservé le souvenir d'un homme brillant, cultivé, courtois et sympathique, travailleur acharné, et j'ai encore le regret de ne pas avoir suivi tous ses conseils.
Il m'a appris la curiosité et donné le goût de "la culture générale" au meilleur sens de l'expression.
Je le lis toujours avec intérêt...

NOTA Jean-Louis Nadal a été procureur général à Bastia entre 1991 et 1992.



Le voeu d'indépendance de Jean-Louis Nadal
Éric DECOUTY.
Publié le 09 janvier 2007 Actualisé le 09 janvier 2007 : 08h28

source LE FIGARO

http://www.lefigaro.fr/france/20070109.FIG000000223_le_voeu_d_independance_de_jean_louis_nadal.html

Hier, devant Dominique de Villepin, Jean-Louis Nadal a préconisé l'arrêt des instructions individuelles venues du garde des Sceaux.
Le procureur général de la Cour de cassation veut couper le cordon entre le pouvoir et le parquet.

EST-CE l'approche des élections présidentielles ? Un étonnant souffle d'indépendance court actuellement dans la haute magistrature française. La semaine dernière, dans Le Figaro, Renaud Chazal de Mauriac, le premier président de la cour d'appel de Paris, évoquait le surcroît d'indépendance que devait acquérir le parquet à l'égard du pouvoir politique. Hier, Jean-Louis Nadal, le procureur général de la Cour de cassation, est allé encore plus loin.

Lors de l'audience solennelle de la juridiction suprême et devant le premier ministre et le garde des Sceaux, le plus haut représentant du parquet n'a pas mâché ses mots. « La première vertu de la justice est l'indépendance, a-t-il déclaré dans son discours. Sans indépendance, pas d'impartialité et sans impartialité, pas de justice. Or, le parquet n'est pas indépendant. » Pour Jean-Louis Nadal, une véritable « crise identitaire » frappe l'institution judiciaire « et plus particulièrement le parquet ».

Et le procureur général d'égrener les maux d'un parquet trop étroitement lié au gouvernement. « N'est-il pas regrettable que le ministère public (...) soit l'objet de suspicions pour des raisons bien connues ? Comment trouver satisfaisant que nombre de décisions du parquet à fort retentissement médiatique s'accompagnent de critiques », au même titre que « certaines nominations ? ».

Police rattachée au parquet

Si le constat n'est pas nouveau, il est unique pour un procureur général de la Cour de cassation. D'autant que Jean-Louis Nadal l'a prolongé avec des propositions concrètes. Selon lui, « une réforme profonde » doit être engagée afin « de clarifier le lien hiérarchique avec le pouvoir exécutif ». Pour cela il préconise notamment l'arrêt des instructions individuelles venues du garde des Sceaux.

Nadal a aussi demandé solennellement que « le parquet ait réellement les moyens de contrôler et de diriger la police judiciaire ». Elle doit selon lui être « au moins pour partie rattachée » au ministère de la Justice et plus, comme aujourd'hui, entièrement à l'Intérieur.

À l'évidence, au lendemain du désastre d'Outreau, d'une réforme minimaliste et des polémiques autour des déclarations de Nicolas Sarkozy sur la justice des mineurs, les plus hauts magistrats semblent bien décidés à inviter la justice dans la campagne électorale qui s'engage.





Lire
Le discours de Jean-Louis Nadal, Procureur général près de la Cour de cassation
Le discours de Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation
Le discours de Franco Frattini, Vice-président de la Commission européenne, chargé de la justice, de la liberté et de la sécurité


via http://www.lefigaro.fr/france/20070109.FIG000000223_le_voeu_d_independance_de_jean_louis_nadal.html

samedi 6 janvier 2007

du mépris de nos "élites"


Une étudiante me remercie, très gentiment, de l'avoir reçue et écoutée... Ceci me touche, mais aussi me navre, puisqu'elle m'a appris, lors de notre entretien, qu'après avoir contacté certains de mes collègues, elle n'avait même pas eu la courtoisie d'une réponse.

Il ne se passe pas une semaine sans que me reviennent aux oreilles des témoignages de ce genre !

Savoir que des étudiant(e)s redoutent de confier leurs soucis aux enseignants - ou sont éconduit s'ils le font - me semble révélateur du niveau de prétention où sont arrivés nombre d' universitaires !

Quel gâchis! ...hélas à l'image de la société française...

J'emprunte ce qui suit à un "gauchiste repenti" qui l'exprime mieux que je ne puis le faire:

"Il suffit de comparer les rapports sociaux dans notre pays à ceux qui existent aux Etats-Unis pour comprendre à quel point notre société est hiérarchisée, figée, sclérosée. Le moindre cadre, universitaire ou animateur télé chez nous écrase de son mépris le commun des mortels tel un petit marquis du XVIIIème, alors qu’un milliardaire américain considérera celui qui est moins riche que lui comme un égal qui n’a simplement pas aussi bien réussi que lui.

On ne cesse de dire en France que la société américaine est inégalitaire, mais la notre est bien pire puisqu’elle est totalement bloquée, l’ascenseur social ne fonctionnant plus depuis belle lurette. Qu’importe qu’il y ait des riches et des pauvres, tant qu’un individu né pauvre n’est pas destiné à le rester ! Peu me chaut qu’il y ait des inégalités entre riches et pauvres, si ces derniers, à force de travail, peuvent devenir riches. Ce qui est presque impossible en France. Et même si c’était le cas, ils resteraient toujours, pour les « vraies » élites, des parvenus. Il faut avoir subi le mépris d’un bourgeois humaniste de gauche pour comprendre que l’égalité chez nous est un simple mythe, qui n’a d’autre fonction que de donner bonne conscience aux privilégiés de naissance. "

http://legauchisterepenti.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=1089524

vendredi 5 janvier 2007

" Qui peut juger sans frémir sur terre ? " Verlaine

Certains s'offusquant de la critique des Magistrats, et d'une éventuelle "responsabilité" de ceux-ci, présentent l'idée comme contemporaine et susceptible de saper les bases de l'ordre établi... Du calme ! L'idée n'est pas nouvelle:

“A Sa Majesté appartient de savoir comme sa justice est administrée, et si ses juges font leur devoir : c'est trop grande arrogance quand les juges maintiennent qu'ils ne peuvent errer ou faillir, ce qui est commun à tous les hommes”

Michel de L'Hospital chancelier de France
(harangue au Parlement de Rouen, le 17 août 1563, à l'occasion de la majorité de Charles IX)

à qui la faute ?



A qui la faute ?


Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?

- Oui.
J'ai mis le feu là.

- Mais c'est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothèque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.
Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de
clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siècles, dans l'homme antique, dans
l'histoire,
Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon,
Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
De tout l'esprit humain tu fais de la fumée !
As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur;
Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine,
Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine
Il parle, plus d'esclave et plus de paria.
Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille
L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille ;
Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous ;
Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes
croître,
Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître
À mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant,
Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ;
Ton âme interrogée est prête à leur répondre ;
Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre,
Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
Car la science en l'homme arrive la première.
Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins!

Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.
Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
Les liens que l'erreur à la vérité mêle,
Car toute conscience est un noeud gordien.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrès, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !

- Je ne sais pas lire.


Victor Hugo, le 25 juin 1871


« L'Année terrible » Hugo « A qui la faute ? »

jeudi 4 janvier 2007

pourquoi "diogène" ?


il s'agit bien sûr de

Diogène de Sinope
, en grec ancien Διογένης / Diogénês (Sinope v. 413Corinthe, v. 327 av. J.-C.), philosophe grec de l'école cynique

http://fr.wikipedia.org/wiki/Diog%C3%A8ne_de_Sinope

j'en appris l'existence à l'âge de 9 ans, et j'étais fasciné par l'histoire de la rencontre avec Alexandre le Grand à Corinthe...

encore aujourd'hui celà me laisse songeur...

Diogène le cynique
LE MONDE | 19.07.03

© Le Monde.fr